Expositions dans les musées et les cafés, rencontres dans les bibliothèques, les écoles et salon des indépendants. L’illustration et le dessin essaiment sous toutes leurs formes à travers la ville. Le festival Central Vapeur, les Musées de la Ville de Strasbourg, le réseau des médiathèques de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg, la HEAR, fêtent l’illustration pendant une dizaine de jours avec leurs partenaires Shadok, CEAAC…
En préparant cette quatrième édition des Rencontres de l’Illustration de Strasbourg, nous ignorions alors qu’elle serait placée sous de doubles auspices. Promise à un accueil enthousiaste grâce à la présence exceptionnelle de Blutch, célèbre dessinateur
formé à Strasbourg, qui revient honorer notre ville, elle sera hélas également orpheline. Car nous venons de perdre un immense artiste, illustrateur, peintre, auteur, sculpteur, affichiste, fabricant de jouets, adepte du
contre-pied et de l’humour décalé, hors norme et hors catégorie, notre ami Tomi Ungerer. Comment ouvrir de telles rencontres sans imaginer que, quelque part, sa figure tutélaire veille sur leurs destinées ? Sa personnalité
atypique et anticonformiste, son tempérament indiscipliné et fougueux, son oeuvre inclassable et protéiforme, ses traits d’esprit décapants et caustiques, planeront certainement sur cette édition, et nourriront les échanges
et les expositions programmées dans ce cadre. C’est pourquoi j’aimerais lui dédier ces quelques lignes en prélude à ces rencontres, pour lui dire à la fois l’immense reconnaissance de l’ensemble des Strasbourgeois et le
vide abyssal qu’il nous laisse. Mais ce vide est plein et dense, riche d’une production que nous n’avons pas fini de découvrir et que le Musée qui lui est dédié, présentera comme à l’habitude, en procédant à la rotation
des oeuvres tous les trois mois. Tomi continuera donc à nous étonner et à nous surprendre, par l’acuité de son observation des moeurs, la diversité de ses styles, la force de ses engagements, mais aussi par son attachement
à notre ville, à laquelle il est toujours resté indéfectiblement lié. Ce même musée accueille d’ailleurs pour ces rencontres une exposition des dessins d’illustration de Blutch, invité d’honneur et chroniqueur graphique
de la vie quotidienne et de ses turpitudes. Dans ce musée, qui célèbre indifféremment notre angélisme et nos faces cachées, il sera, à n’en pas douter, en bonne place. Nous nous souviendrons longtemps encore du contexte
particulier de cette quatrième édition à laquelle je souhaite un plein succès.
Roland Ries, Maire de Strasbourg